SOCIETE ANONYME

2005, documentaire, 80min VOIR LE FILM
Tourné entre 2002 et 2004 et centré sur la crise de la société Tornos à Moutier, Jura bernois, ce film tente d’interpeller le spectateur sur des problématiques telles que; la perte d’identité par la perte de travail, la responsabilité individuelle face à l’usage que nous faisons de notre argent ou la responsabilité sociale des gros investisseurs.
L’HISTOIRE
En 1995 l’usine Tornos, à Moutier, entre dans une intense euphorie économique. Grâce à la fabrication et à la commercialisation d’une machine outil révolutionnaire, la Deco 2000, l’usine sort du marasme dans lequel elle se trouvait au début des années 1990. Les bâtiments ont pu être rénovés et l’usine engage massivement du personnel. Le nouveau directeur parvient à inspirer la confiance dans le potentiel de l’entreprise.Un groupe d’investisseurs anglais devient le principal actionnaire de Tornos en 1999. L’entrée en bourse, qui aura lieu en mars 2001, fait partie de leurs objectifs. Le climat d’euphorie est tel que certains ouvriers achètent des actions, encouragés par une campagne d’affichage efficace. Mais en 2001, les marchés financiers sont instables et les commandes de la machine baissent.
L’usine se trouve rapidement au bord de la faillite. Les vagues de licenciements se succèdent en l’espace de 13 mois : plus de 600 employés sont renvoyés. Les plans sociaux ne font pas partie des stratégies de recapitalisation proposées par la direction.
LE MOT DE LA PRODUCTION
Le cas de l’usine Tornos, dans le jura suisse, fait partie de la chronique récente des débâcles industrielles dues aux stratégies financières. En partant de cet exemple précis, c’est bien à une réflexion sur les rouages du capitalisme industriel que se livre le réalisateur. Un film « miroir » qui interroge le sens de l’enthousiasme véhiculé par l’économie néo-libérale et qui interpelle le rôle que chacun tient dans ce grans « jeu ».
EXTRAIT DU COMMENTAIRE
Un directeur qui joue au patron, un ouvrier que l’on baptise opérateur responsable, un lieu de travail que l’on appelle maintenant îlot de production, le nom d’une usine qui devient le nom d’une action à la bourse? J’ai l’impression de me perdre dans un jeu où l’on manipule allégrement des mots comme famille, responsabilité, confiance, autonomie.
LE MOT DU REALISATEUR
Le tournage de ce film à été rendu techniquement possible grâce à l’avènement de la technologie digital et des petites caméras. Car j’ai pu filmer chaque interview, dés le début de mon travail de recherche à Moutier. La première année de tournage, seul derrière la caméra, c’est déroulé sans recherche de financement extérieur. Impossible d’imaginer une telle méthode avec des moyens de production plus chers.
Cette contrainte financière et la complexité du sujet m’ont fait adopter une forme narrative sobre, voir un peu brut. Car la vidéo légère supporte quand même assez mal les plans très larges et les lumières compliquées. Et finalement, cette esthétique me semble cohérente avec le sujet traité.






un film de Laurent Graenicher
image & prise de son Laurent Graenicher
productrice Cornelia Hummel
montage Damian Plandolit
collaboration Cristina Ferreira
montage et mixage son Martin Stricker, Le bruit qui court
musique Didier de Giogi
régisseur de production, Moutier Francis Hengy
une coproduction RTS Radio Télévision Suisse, une entreprise SRG SSR
Unité des films documentaires Irène Challand, Gaspard Lamunière
avec le soutien financier de
la Ville de Genève
L’Office de la culture du canton de Bern
la Loterie Romande
l’Office de la culture de la République et Canton du Jura
la ville de Moutier
le Fonds REGIO Films




