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EXTINCTION type1 présentée lors de l’événement « Lo Scoppio Del Cuore » conçu et mis en scène par Melissa Cascarino, Maison Rousseau de la Littérature, dans la nuit du 1er au 2 novembre 2025

La genèse

C’est à la demande de Melissa Cascarino, conceptrice, productrice, metteuse en scène et danseuse que j’ai eu le plaisir de participer à l’événement « Lo Scoppio Del Cuore », à la Maison Rousseau de la Littérature le 1er novembre 2025. Étonnamment, je suis sorti du sentier de la réalisation documentaire pour me risquer dans les méandres de la conception plastique.

L’évènement rendait hommage à Pier Paolo Pasolini, 50 ans nuit pour nuit après son assassinat. 20 artistes ont interprété à leur manière une pensée « pasolinienne » qui résonne plus que jamais dans nos coeurs et nos tripes, vu l’emprise de la société de consommation sur les êtres.

Mon inspiration est venue de l’article, paru dans le Corriere della sera le 1er février 1975, sous le titre « le vide du pouvoir en Italie » devenu « l’article des lucioles ».

L’objet se compose d’une boite d’entomologiste, constellée de lucioles mortes. Seule source de lumière, la fibre optique qui les trucide de part en part. La boîte est posée sur un pupitre en bois des années ’60 sur laquelle est fixée une étiquette industrielle d’identification, devant une affiche au format F4 qui reprend des extrais de « l’article des lucioles ». Le tout baigne dans une ambiance sonore champêtre, crépusculaire, d’insectes volants et de vent dans les feuillages.

C’est grâce à la collaboration avec Melissa Cascarino et Pierre Monnerat, facteur de marionnette, concepteur et fabricant des lucioles, que cet objet à vu le jour. Un immense merci à eux.

Ma rage

La rabbia… la rage d’un monde industriel, électronique et cupide qui aura pollué et exterminé pour réaliser sa promesse d’un monde meilleur. La guerre qui recommence de l’occident contre lui-même annonce peut-être la fin de l’ère anthropocène dans un feu d’enfer.

Peut-être… ou pas.

La fuite en avant malgré la fin des utopies liées au progrès laisse les hommes perdus, à la recherche du père autoritaire, alors que seule mère nature peut leur rendre la vie meilleure. La démocratie est morte corrompue par l’utra-libéralisme, bien vivant, lui.

L’ère industrielle, c’est la rage des petits garçons qui goûtent à la surpuissance pour conjurer leur terreur de la misère, du vide et de l’infini. La science le démontre : l’immensité de l’univers est inappréhendable et nous sommes perdus sur un minuscule rocher qui file à toute vitesse dans l’espace, à la traine d’un soleil oscillant dans un bras de la Voie Lactée. On habite là et ça n’a aucun sens. Ce qui est vexant pour une espèce élue pour asservir les autres, pour jouir de la création.

Pire, 20, 30, 50 milles êtres humains peuvent mourir en quelques secondes lors d’une catastrophe et le ciel ne s’ouvre pas… pas de puit des âmes, pas de larmes de sang dans les cieux, aucune compassion divine. On n’est rien. Bêtement.

Alors, pourquoi ne pas faire pareil aux lucioles ?

« Lo scoppio del cuore »

Une création de Melissa Cascarino, une polyphonie pluridisciplinaire. Comme une lettre ouverte débordante à Pier Paolo Pasolini, 50 ans jour pour jour après son assassinat sur la plage d’Ostia près de Rome dans la nuit du 1er au 2 novembre 1975.

avec : Noémie Alberganti, Melissa CascarinoDavide CerulloPierre Dunand FilliolGianlivio Fasciano, Laurent Graenicher, Sarah MaitrotYann Marussich, Margaux Monetti, Andrea PoncioniSabrina Pisu, Cerise Rossier, Martin RueffViva Sanchez ReinosoToni Teixeira, Jean-Marc Tinguely, Matthieu Verrecchia, Arantxa Lecumberri et Sarah Waelchli|Production: compagnie Velvet Blues

images de la nuit du 1er au 2 novembre 2025, Maison Rousseau de la littérature